
SOPHIE LEROY
P-dg d’Armement Cherbourgeois
Fille de mareyeuse, Sophie Leroy a rencontré David, marin et fils de marin, à Cherbourg. Ensemble, ils fondent leur entreprise, Armement Cherbourgeois, et achètent leur premier bateau en 1999. Ils en achètent un deuxième en 2014, puis en font construire un troisième en 2017. À terre, elle gère l’entreprise. En mer, David patronne le petit dernier de la flotte, le Maribelise. De 2010 à 2017, Sophie a, en outre, été directrice d’une coopérative d’armement du port de Cherbourg, gérant quatre bateaux de pêche hauturière.
Philippe Renan,
Directeur de la filière maritime de Bretagne-Nord et Normandie.
Employé par le Crédit Maritime depuis 1992, Philippe Renan a construit sa carrière en Normandie et en Bretagne. Entré comme conseiller bancaire à Cherbourg, il a gravi les échelons pour devenir directeur d’agence à Grandcamp-Maisy, Deauville et Ouistreham, puis responsable du marché des professionnels en 2007. Il intègre la filière maritime en 2009. Sportif, il court 10 km trois fois par semaine, pratique le tennis et s’évade dès qu’il le peut pour une promenade en mer sur son bateau.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le Crédit Maritime ?
« Lorsque mon mari a obtenu son certificat de marin, en 1988, le Crédit Maritime lui a ouvert un compte avec 100 francs dessus. À l’époque, la banque récompensait les trois premiers. Lorsque nous avons ouvert notre entreprise, en 1999, nous avons naturellement sollicité le Crédit Maritime et ils nous ont suivis. Professionnellement, nous sommes très proches, je suis en confiance. Si j’ai un doute, je sais que Philippe sera de bon conseil. Il a tout de suite donné son accord pour la construction du Maribelise, malgré l’ampleur du projet. »
En quoi le Crédit Maritime est-il différent des autres banques ?
« C’est une banque qui a l’esprit maritime. Philippe connaît le monde de la pêche, il sait ce qu’est un chalutier hauturier, un marin qui part à la mer. Quand le Crédit Maritime a fusionné avec la Banque Populaire, j’ai eu un doute. Soudainement, j’avais en face de moi des gens qui ne me comprenaient pas. J’ai appelé la filière maritime en leur disant : « Si vous ne récupérez pas mes comptes, je quitte la banque ! ». Aujourd’hui, tous mes comptes sont en Bretagne. »
Qu’est-ce qui rend cette histoire si particulière ?
« En Normandie, le Maribelise était le premier bateau neuf depuis 1994. Une entrée en flotte, c’est important pour le port et pour la région. Pour nous, c’était aussi une première expérience : jusqu’alors, nous avions acheté des bateaux d’occasion. Entre la prise de décision au printemps 2015 et la mise à l’eau en septembre 2017, le temps nous a paru long… Philippe nous a soutenus, il connaît notre sérieux, notre entreprise, notre travail et nos chiffres. Le binôme que nous formons, David et moi, fonctionne bien et je pense qu’à ses yeux, c’est un atout. »
Qu’est-ce qui vous a plu dans le projet de Sophie et David Leroy ?
« Ce sont d’excellents professionnels, très complémentaires : lui, patron en mer, et elle, directrice d’armement à terre. Être une femme dans un métier d’hommes, ce n’est pas facile, mais Sophie sait se faire respecter. La construction d’un bateau comme le Maribelise est un projet audacieux et complexe car soumis à une réglementation drastique : avant la construction, il faut obtenir le PME, le permis de mise en exploitation du navire, dont l’attribution se fait au compte-gouttes, ainsi que les droits de pêche. Pour un armement de la taille du leur, c’est un vrai challenge ! »
En quoi cela fait-il avancer le territoire ?
« L’armement d’un nouveau bateau à Cherbourg est très bénéfique pour l’image du port. Cela participe au renouveau de la pêche hauturière. Pour la criée de Cherbourg, le poids économique est fort : un nouveau chalutier crée aussi des emplois à terre. Un emploi en mer génère environ trois ou quatre emplois à terre. »
Qu’est-ce qui rend cette histoire si particulière ?
« C’est un dossier long (plus de deux ans) et complexe. Je les connais depuis longtemps : j’étais le conseiller bancaire de la mère de Sophie, mareyeuse à Saint-Vaast-la-Hougue. Et le hasard a fait que j’ai suivi David à l’agence de Cherbourg, dès l’ouverture de son compte, quand j’ai commencé ma carrière au Crédit Maritime. J’entretiens une relation professionnelle très étroite avec eux, mais différente : avec lui, c’est très technique, et avec elle, très financier. C’est un couple qui va de l’avant, ils foncent, ils ont plein d’idées. Ils sont jeunes et entreprenants, c’est agréable. »