Biotechnologies marines : l’Ouest à la pointe !
La Bretagne est la première région de France en matière de biotechnologies marines, grâce à son littoral, ses stations biologiques, et des entreprises de l’innovation marine et leaders qui ont su voir l’insoupçonnable potentiel de l’invisible.
La Région du Grand Ouest recèle de nombreux centres de recherche qui décortiquent les mécanismes des algues, coquillages et crustacés : la station biologique de Roscoff fondée en 1872, la station marine de Dinard et la station biologique marine de Concarneau, mais aussi l’Ifremer, les universités de Bretagne Sud et Occidentale, et l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM) de Plouzané près de Brest, la plateforme de micro-algues Algosolis à Saint Nazaire…
Les habitants du littoral du grand ouest ont toujours su exploiter le potentiel des algues, que ce soit pour amender un champ en le couvrant de goémon, faire gélifier le lait avec de petites algues ou encore en les brûlant pour produire des pains de soude utilisés par l’industrie du verre, de la photographie et de la santé. C’était les prémices des biotechnologies bleues, alors qu’aujourd’hui certains rêvent de biocarburants à base d’algues, un projet techniquement possible, mais difficilement réalisable à grande échelle tant la récolte ou la culture d’algues sont complexes. Les Brestois de Polymaris, qui ont conquis le secteur de la cosmétique avec des polymères issus de micro-organismes marins, sont eux sur la piste d’applications dans de nouveaux secteurs, comme le très prometteur domaine des bioplastiques.
Pour de nombreux chercheurs les prochaines molécules médicamenteuses sont au fond des océans. La preuve en Bretagne, où le laboratoire Hemarina, est spécialisé dans le développement de produits de santé à partir des propriétés de l’hémoglobine du ver marin arénicole. Hemarina développe ainsi une molécule qui est un transporteur universel d’oxygène, pour le traitement des détresses respiratoires. La start-up Manros Therapeutics développe, elle, un candidat médicament pour le traitement de la mucoviscidose à partir d’une molécule marine baptisée Roscovitine, un clin d’oeil à la ville de Roscoff qui héberge l’entreprise de biotechnologies.
Les scientifiques extraient des molécules marines à l’origine des spécificités des organismes marins, et les développent pour des applications destinées à l’alimentation, la cosmétique, l’agriculture, la nutrition, l’énergie ou la santé. Ces molécules peuvent provenir des algues mais aussi des coquilles des crustacés dont on extrait la chitine, ou d’autres organismes marins. La richesse de la vie sous-marine a encore beaucoup à nous apprendre, les chercheurs trouvent souvent l’inspiration dans l’intelligence de la faune et de la flore marines, qui s’adaptent aux conditions extrêmes des grands fonds ou aux variations perpétuelles de l’estran entre les marées