Opération Plage et Mer propres
JEAN-PIERRE GORALSKI
Directeur de la centrale Cecomer, qui regroupe les Coopératives Maritimes et Les Comptoirs de la Mer.
Il y a 4 ans, en voyant les déchets qui émaillaient la plage où il se promenait, Jean-Pierre Goralski a décidé de mobiliser les énergies pour contribuer à la préservation de l’océan et du littoral. Pour les pêcheurs comme pour tous les gens qui vivent de la mer, protéger celle-ci est une nécessité. C’est ainsi que la première édition de Plage et mer propres a vu le jour en 2015.
PHILIPPE RENAUDIN
Directeur de la filière maritime de la Banque Populaire Grand Ouest
À chaque fois qu’il se promène sur la plage, Philippe Renaudin remarque les mégots, les bouts de plastique ou encore les bâtons de glace ou de sucette. Cet amoureux de la Bretagne est exaspéré de voir un si beau paysage abimé par les détritus. Une exaspération qui a du bon, puisqu’il a accepté que le Crédit Maritime soit le partenaire officiel de l’opération Plage et mer propres, dès sa création.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le partenariat avec le Crédit Maritime ?
« Le Crédit Maritime est la banque historique des Coopératives et des Comptoirs de la Mer. Il est né de la création des coopératives il y a plus d’un siècle. À l’origine, c’est la banque des pêcheurs. Lorsque nous avons eu l’idée de cet événement, nous nous sommes tout naturellement tournés vers eux. Il nous semblait légitime de les consulter en premier. Nous avons besoin de partenaires qui nous aident un peu financièrement et aussi médiatiquement : leurs succursales, implantées sur le littoral, constituent un bon vecteur de communication. Philippe Renaudin a très vite répondu présent.«
En quoi cela fait-il avancer le territoire ?
« D’abord, il est important de dire que sur 100 kg de déchets trouvés en mer, 80 % viennent de terre et « seulement » 20 % sont issus des transports maritimes, de la pêche ou des activités nautiques. Autre chiffre important dont il faut prendre conscience : sur ces 100 kg de déchets, ceux des plages ne représentent que 15 kg. Les 85 autres kg sont en mer, donc moins visibles…L’aspect curatif de cette opération est important, mais moins que la sensibilisation. Et sur ce point, nous comptons beaucoup sur les enfants pour éduquer les adultes. C’est un peu plus long mais plus efficace à terme. Les enfants représentent la génération de demain et c’est à eux que nous allons laisser cette responsabilité. »
Qu’est-ce qui rend cette histoire si particulière ?
« Notre communauté d’intérêts. Notre histoire est liée à la mer et à notre présence sur le littoral : nous avons 64 implantations, et le Crédit Maritime est aussi très présent. Nos deux établissements ont une vraie légitimité pour ce combat. Nous sommes des acteurs du littoral. Si les ressources en mer disparaissent, nos activités disparaissent avec elles.«
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
« C’est Pascal Barbier, le conseiller qui s’occupe des Comptoirs de la Mer, qui m’a présenté Jean-Pierre Goralski et l’opération Plage et mer propres, il y a 3 ans. Je connaissais les Comptoirs de la Mer, filiale des Coopératives Maritimes, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la pêche artisanale française et de ses métiers. De notre côté, nous sommes la banque historique des professionnels de la mer. C’est notre raison d’être. Nous avons donc un univers commun, la mer et une ambition identique : participer à la préservation de l’océan et du littoral.«
En quoi cela fait-il avancer le territoire ?
« Au-delà du ramassage des déchets, cette opération sensibilise la population, habitants ou touristes, grands et petits. Une très belle affiche met en avant le temps nécessaire pour biodégrader les différents déchets, et ce côté éducatif est très important. Des écoles nous ont d’ailleurs sollicité pour en obtenir, afin de travailler cette question avec leurs élèves. En matière de sensibilisation, je pense que l’éducation des adultes passe aussi par leurs enfants ! Enfin, cette opération promeut l’image de professionnels de la mer responsables, alors qu’ils sont souvent accusés d’être des pollueurs, peu sensibles à la biodiversité. Qu’ils soient à l’initiative de la manifestation modifie peu à peu cette image. »
Qu’est-ce qui rend cette histoire si particulière ?
« D’abord, le fait qu’une opération de communication ait lieu sur les plages, au contact de la nature, et soit dépendante des horaires de marée ! Ensuite, il y a le côté convivial de cette manifestation : des gens qui ne se connaissent pas, de tous les âges et de tous les horizons, se retrouvent autour d’une activité commune. Et en interne, ça crée un sentiment de fierté chez nos collaborateurs : certains y participent depuis la première année ! »